26 juillet 2006

Vrai visage de toute joie




Le sage est invulnérable, alors il est visité par une joie que rien ne peut plus troubler.

Mais quelle est cette joie qui l’habite ? L’expérience même du mystère qu’il semble avoir atteint le taraude et le plonge dans une attente indéfinissable. La nostalgie la plus indicible hiverne au creux du sourire de Bouddha et dans les vertiges de Socrate buvant la ciguë...

Hiver de l’attente, car le coeur de l’homme ne peut être dans la plénitude sans la rencontre définitive, qu’est le visage du Christ, vrai visage de toute joie.
Le Mandylion

C’est pourquoi la joie des sages, comme d’ailleurs toutes nos joies à nous tous, quel que soit leur humble degré d’accomplissement, sont cette présence voilée du Christ, qu’on le sache ou non.

Ainsi peut-on voir la venue du Christ à l’oeuvre, se frayant son chemin vers l’homme à travers toutes ses joies. Elles sont toutes une annonce de sa venue. Mais la plénitude n’est que dans le face à face.

Si la joie est seulement un sentiment, alors à quoi bon ? Ce " malheur " (mal heureux), inhérent à la joie des sages, ne se résout que par la rencontre de la joie comme Personne, elle est Quelqu’un et l’homme, chacun de nous, ne peut se réaliser que dans la relation avec lui, en entrant dans sa joie à lui : Entre dans la joie de ton Maître, dit le Christ (Mt 25,21). Ici réside la nouveauté fantastique du Christianisme que ne pouvait soupçonner aucun sage de l’humanité et dont la joie pourtant était l’annonciatrice inconsciente, et dont chacune de nos joies aujourd’hui encore est porteuse...

Père Alphonse