Souffrance sans Limites
"Véritablement, il portait nos maladies.
C'était de nos douleurs qu'il s'était chargé, et nous,
nous le considérions comme un chatié,
que Dieu avait frappé et qu'il humiliait.
Mais lui, il fut perçé à cause de nos fautes,
il a été broyé par nos iniquités.
Le châtiment par quoi la paix nous fut donnée, il l'a subi ;
ses plaies sont notre guérison"
(Is 53)
Icône de Maria Lavie
La souffrance du Christ sans Limites n'est pas un attribut métaphysique, une expérience psychologique, un impératif moral. Il ne saurait être un sentiment humain et subjectif que l'on veut déifier.
Pour l'approcher, il faut élargir notre vision aux dimensions de la Souffrance universelle.
C’est du dedans que Dieu connaît la peine des hommes.
« N’attristez pas le Saint-Esprit » nous dit Saint Paul (Ep 4,30). Dans notre monde pécheur, chaque fois que nous couvrons la voix de la Colombe et que nous nous fermons au murmure de ses suggestions, nous « Eteignons l’Esprit » (I Th 5,19). Nous éteignons le Don du père à son Fils, nous nous fermons au Logos, nous éteignons le Don par excellence, l’extraversion et l’abnégation sans Limites, nous nous coupons du mérite parfait et incontestable.
La souffrance sans Limites, la "souffrance de Dieu", est un acte libre par lequel Il assume volontairement la douleur du monde et la peine des hommes. C’est comme si « Quelque chose » en Dieu, d’une manière transcendante, ineffable et souveraine, assumait la souffrance de la création.
Comment ? en rendant simultanées la souffrance et la victoire.
La souffrance acceptée, assimilée, illuminée, transfigurée devient alors la matière même dont Dieu tire son triomphe : par la passion du Christ renouvelée dans la « passion de l’Esprit ».
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