De l'amour souffrance à l'amour accompli ...
"Une seule expérience forte d'amour passionné
nous fera avancer beaucoup plus loin dans la vie spirituelle
que le combat ascétique le plus ardu"
Qu'est-ce qu'un autre ? Ce qui n'est pas même : ni moi ni comme moi.
L'autre m'échappe. Au-delà de moi, ne pouvant être compris dans les limites de mon savoir, il est mystère.
L'amour est un oui sans condition au mystère qu’est l’autre. Autrui n'a pas à être comme moi ni comme je veux qu'il soit : il n'a pas à correspondre à mes attentes. La première étape pour apprendre à aimer est donc de lâcher ses attentes. Celles-ci sont fondées sur le manque. Il y a en nous, gravée au coeur de notre chair, une souffrance qui correspond à tous nos manques passés. Les attentes nous projetons sur les autres sont des stratégies de soulagement de cette souffrance : nous voyons en l'autre l'objet qui va pouvoir nous combler.
Nous avons tous de multiples carences affectives, car le manque est inhérent à la condition humaine. Nos attentes, nos projections sur autrui témoignent d'un refus de cette sensation de manque. C'est ainsi que nous posons des conditions à notre accueil d'autrui : « soit-elle que mon manque est soulagé ». Ainsi, nous conditionnons ce dernier qui, pour se sentir aimé, doit se conformer à notre projet sur lui - donc cessé d'être lui-même.
Le simulacre de l'amour est une prison qui fait d'autrui l'otage de nos propres besoins, ce qu’il ne peut accepter quand nous enchaînant de la même manière. Aimer c'est d'abord libérer l'autre de nos refus d'éprouver le manque et la souffrance. Apprendre à aimer exige d'être impitoyable avec soi-même.
L'amour accompli à deux faces :
La plus connue est sa face féminine, l'accueil inconditionnel : « Qui que tu sois, quoi que tu fasses, je t'accueille, mon amour t'est donné. » C'est bien sur l'essence de l'amour maternel, mais la polarité féminine de l'amour accompli se rencontre également en toute femme qui aime ainsi qu'en tout homme.
Moins connu est la face masculine de l'amour accompli. À l'instar de son homologue féminin, elle consiste dans un oui inconditionnel à l'autre. Mais ce n'est pas le même oui. Non pas accueil, mais désir inconditionnel de l'autre, ce n'est pas un oui de réceptivité mais d'action. Sa formule est : « Qui que tu sois, deviens le ! ». C’est l’amour exigence, celui qui somme l'autre d'être digne de lui-même : « Cet être que tu es, ce mystère que je ne connais pas et qui t'échappe aussi à toi-même, je veux l’éprouver, je veux que tu me le donnes et que tu le donnes au monde. » C'est l'amour du père et le fondement de l'autorité paternelle authentique. C'est l'amour du véritable maître, s’il en est. Et c'est une dimension qui existe au coeur de tout véritable amour - raison pour laquelle celui-ci n'est jamais de tout repos !
Celui ou celle qui même véritablement sera toujours sans pitié pour mes masques, mes tiédeurs et mes échappatoires, tous ce qui m’empêche de vivre et d'accomplir la vérité profonde de mon être.
Le désir inconditionnel sans l'accueil inconditionnel est dureté, ce n'est plus de l'amour, car il n'y a pas de compassion pour les faiblesses de l'autre.
Mais l'accueil inconditionnel sans exigence du véritable désir est un confort régressif qui étouffe la vie.
Ainsi peut-on imaginer que l'amour divin est indissolublement masculin et féminin.
L'autre m'échappe. Au-delà de moi, ne pouvant être compris dans les limites de mon savoir, il est mystère.
L'amour est un oui sans condition au mystère qu’est l’autre. Autrui n'a pas à être comme moi ni comme je veux qu'il soit : il n'a pas à correspondre à mes attentes. La première étape pour apprendre à aimer est donc de lâcher ses attentes. Celles-ci sont fondées sur le manque. Il y a en nous, gravée au coeur de notre chair, une souffrance qui correspond à tous nos manques passés. Les attentes nous projetons sur les autres sont des stratégies de soulagement de cette souffrance : nous voyons en l'autre l'objet qui va pouvoir nous combler.
Nous avons tous de multiples carences affectives, car le manque est inhérent à la condition humaine. Nos attentes, nos projections sur autrui témoignent d'un refus de cette sensation de manque. C'est ainsi que nous posons des conditions à notre accueil d'autrui : « soit-elle que mon manque est soulagé ». Ainsi, nous conditionnons ce dernier qui, pour se sentir aimé, doit se conformer à notre projet sur lui - donc cessé d'être lui-même.
Le simulacre de l'amour est une prison qui fait d'autrui l'otage de nos propres besoins, ce qu’il ne peut accepter quand nous enchaînant de la même manière. Aimer c'est d'abord libérer l'autre de nos refus d'éprouver le manque et la souffrance. Apprendre à aimer exige d'être impitoyable avec soi-même.
L'amour accompli à deux faces :
La plus connue est sa face féminine, l'accueil inconditionnel : « Qui que tu sois, quoi que tu fasses, je t'accueille, mon amour t'est donné. » C'est bien sur l'essence de l'amour maternel, mais la polarité féminine de l'amour accompli se rencontre également en toute femme qui aime ainsi qu'en tout homme.
Moins connu est la face masculine de l'amour accompli. À l'instar de son homologue féminin, elle consiste dans un oui inconditionnel à l'autre. Mais ce n'est pas le même oui. Non pas accueil, mais désir inconditionnel de l'autre, ce n'est pas un oui de réceptivité mais d'action. Sa formule est : « Qui que tu sois, deviens le ! ». C’est l’amour exigence, celui qui somme l'autre d'être digne de lui-même : « Cet être que tu es, ce mystère que je ne connais pas et qui t'échappe aussi à toi-même, je veux l’éprouver, je veux que tu me le donnes et que tu le donnes au monde. » C'est l'amour du père et le fondement de l'autorité paternelle authentique. C'est l'amour du véritable maître, s’il en est. Et c'est une dimension qui existe au coeur de tout véritable amour - raison pour laquelle celui-ci n'est jamais de tout repos !
Celui ou celle qui même véritablement sera toujours sans pitié pour mes masques, mes tiédeurs et mes échappatoires, tous ce qui m’empêche de vivre et d'accomplir la vérité profonde de mon être.
Le désir inconditionnel sans l'accueil inconditionnel est dureté, ce n'est plus de l'amour, car il n'y a pas de compassion pour les faiblesses de l'autre.
Mais l'accueil inconditionnel sans exigence du véritable désir est un confort régressif qui étouffe la vie.
Ainsi peut-on imaginer que l'amour divin est indissolublement masculin et féminin.
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